Scène 1

De Lexique du Daingue
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Claire toujours pieds nus
Claire toujours pieds nus

« Habillée » d’une minijupe très indécente et à moitié déchirée, et aussi… d’un pauvre foulard autour de ses seins, la jeune fille aux longs cheveux blonds, marchait en plein cagnard, dans ce milieu d’après-midi très ensoleillé sur l’asphalte fondante de la petite route de montagne ou elle avait été laissée…
Pieds nus, Claire avançait péniblement, en pleurant. Une voiture s’arrêta alors à sa hauteur.
Elle sursauta de peur et faillit se mettre à courir mais la vue de la conductrice, une jeune femme brune aux cheveux aussi ras que possible, seule au volant de son Espace, la rassura un peu.
Mademoiselle ! Ça n’a pas l’air d’aller. Je me trompe ?
Pour toute réponse, Claire sentit ses forces sol, ses jambes refusant de la porter davantage. Le malheureux foulard de soie recouvrant si peu sa poitrine se détacha et l’abandonner et elle tomba lourdement sur le une saute de vent soudaine … et mutine, l’emmena à quelques mètres. Claire aurait pu, aurait dû se lever pour tenter de le rattraper, mais, le corps secoué de sanglots irrépressibles, elle ne fit aucun mouvement et le fragile tissu s’envola à nouveau. La conductrice attendit quelques longs instants et se décida à sortir de sa voiture non sans ayant scruté scrupuleusement les alentours, par prudence. Laurence s’agenouilla près de la jeune fille en détresse et posa maternellement son bras autour des épaules forcément nues, de Claire.
- Calmez-vous… C’est fini, maintenant. Si vous avez besoin d’aide… Oh, visiblement, vous en avez besoin ! Bigre qui vous a fait ça ?
Le dos de Claire était marbré de traces brunes, jaunâtres et noirâtres … des traces de coups.
Claire hoqueta et se mit à rire tout en pleurant.

La vie pieds nus
La vie pieds nus


- Vous êtes … perspicace … Merci de vous êtes arrêtée. Mon aspect n’est sans doute pas très engageant. Je n’en peux plus, trop c’est trop, si vous saviez… parvint-elle à dire en zozotant légèrement, la tête baissée comme pour dissimuler quelque chose.
- Il a dû vous arriver quelque chose de pas banal…. Vous n’êtes pas blessée au moins ? S’inquiéta la jeune conductrice.
- Non, ça va aller, je vous assure.
- Vous… vous avez été battue ?
- Oui… mais j’ai la tête dure… J’ai un peu craqué là mais merci, je... je n’ai pas besoin d’aide. Ne vous occupez pas de moi. C’est passé, maintenant, je … je vais poursuivre ma route.
- Vous ne pouvez pas repartir comme ça, voyons… !
C’est alors que Claire s’aperçut qu’elle n’avait plus rien pour couvrir son torse.
- Oh merde, j’ai perdu mon foulard ! Oh là, là ! Quelle connerie. Je peux difficilement rester les seins à l’air. Pas possible çà ! Je suis vraiment dans la merde ! Déjà qu’ils m’ont pas laissé grand-chose sur le dos !
Et, de façon surprenante, elle pouffa de rire, un rire nerveux qui se mua rapidement en une nouvelle crise de larmes. Laurence prit alors carrément Claire dans ses bras. Le contact de son chemisier avec la peau nue la troubla un instant où elle caressa avec plus de force le dos secoué de sanglots de la jeune femme.
- Calmez-vous … Je suis là, et je ne vous veux aucun mal, au contraire. J’habite à quelques kilomètres d’ici, je vais vous emmener chez moi. Je suis médecin, et votre dos a besoin de quelques soins, à l’évidence. Nous parlerons de tout cela si vous le voulez et puis … je vous prêterais des vêtements décents… ça s’impose.
- Bigre, votre jupe est vraiment très courte, et déchirée … C’est dingue !
- On voit la moitié de vos fesses ! Mais vous êtes suffisamment jolie pour la porter… Oh dites… Vous ne portez rien dessous !
Elle crut avoir vu un reflet métallique mais n’y prêta pas plus attention.
- Non, cette jupe, si on peut appeler ça une jupe, c’est tout ce que je possède au monde, répliqua la jeune fille à moitié calmée. Je vous expliquerais tout mais … emmenez-moi d’ici, je suis crevée ….
Laurence fit monter Claire dans la spacieuse voiture et démarra, nerveuse. Elles roulèrent une heure sans rencontrer quiconque, au travers des fondrières de cette route mal entretenue parce que très peu fréquentée.

C'est quoi une chaussure
C'est quoi une chaussure


Claire s’était endormie, le corps enveloppe d’une petite couverture. Laurence quitta la route pour un chemin de terre ou la voiture peinait à passer. Les soubresauts réveillèrent la jeune fille endormie.
- Nous voilà bientôt arrivées. Oh, j’ai dormi … pardonnez-moi.
- C’est normal. Tu as un peu décompressé et tu as besoin de reprendre des forces…
Arrivées dans le petit chalet rustique, en pierres et en bois, les deux jeunes femmes s’installèrent autour d’une grande table d’hôte en gros bois de chêne, qui devait valoir une fortune. Laurence servit un café bien chaud et bien fort à Laurence après lui avoir essuyé les lèvres qui saignaient un peu.
- Tiens, je n’avais pas remarqué ça tout à l’heure ! Je vais arranger cela.
Elle passa un linge mouillé sur les lèvres fermées de la jeune femme. …
- Le temps est peut-être venu de quelques explications, vous ne croyez pas ? Il vous est arrivé quelque chose de pas banal, je me trompe ?
Claire avala son café et une bonne tranche de brioche.
- Oh non, vous ne vous trompez pas ! D’abord je m’appelle Claire … Et vous ?
- – Laurence.
- – Hier matin, comme j’en ai l’habitude, je faisais du stop. Ça fait si longtemps que j’en fais, sans gros problèmes … Eh bien, là, un gros bonhomme rougeaud, gras et jovial, s’arrêta donc à ma hauteur. Il m’inspirait totalement confiance, le parfait brave type … et je lui confiais mon sac à dos et mon panier qu’il a mis dans son coffre en soufflant comme un phoque. Il m’a regardé en souriant et est remonté dans sa voiture… et là, au lieu de m’ouvrir la portière du côté du passager, il a démarré sec, me laissant plantée là, complètement ahurie. Il m’avait tout volé sauf ce que je portais sur moi ! La catastrophe !
- Merde… Incroyable ça ! Vous ne vous êtes pas méfiée du tout.
- Pas un instant et en plus ce …Ce sale con m’a fait un bras d’honneur à travers la portière…
- Le salopard…
- Il devait bien rigoler du bon tour qu’il m’avait joué. Je luis ai couru derrière mais je n’ai rien pu faire.
- Je m’en doutes… Si j’ai bien compris, vous vous baladiez pieds nus de surcroît.
- Oui, j’étais pieds nus …comme toujours.

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