Virginie

De Lexique du Daingue
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Virginie pleurait de rage. Elle n’avait pas demandé à se trouver sur la route de cette fille ! Tout c’était passé très vite. La fille avait surgi comme une furie devant elle ! Elle n’avait fait que lever les bras pour se protéger d’une collision qui semblait inévitable. La fille s’était écroulé quelques mètres plus loin, les mains crispées sur le ventre, le corps secoué de violents spasmes. Elle n’avait pas réagi tout de suite. Lentement, les faits s’étaient imprimés dans son esprit. Elle avait touché une Daingue ! La pire chose qui pouvait lui arriver. Depuis quelques jours et malgré la chaleur, elle ne sortait que rarement et couverte comme en plein hivers. Hormis ses mains et son visage, pas un millimètre de peau n’était sans protection. Et elle venait de se faire avoir bêtement ! Peu de gens pouvaient se vanter d’avoir vu Virginie nue. La jeune fille avait une sainte horreur de la nudité, une peur quasi maladive de s’exhiber. Même l’été, se promener bras nus était un exploit. Ce qui venait de lui arriver était pire que si elle avait pris un coup de point dans l’estomac. Voir les premiers reportages sur les Daingues, avec tous ses gens qui se baladaient à poil, l’avait profondément dégoûté. Cela ne l’avait pas empêché, quand elle avait compris de quoi il retournait de faire pratiquer un test de sensibilité, persuadée qu’elle telle chose ne pouvait lui arriver. Les résultats lui avaient apporté un démenti sévère. Non seulement elle était très sensible, mais si jamais elle attrapait cette saloperie, la progression du mal serait rapide. De maladive, sa crainte de la nudité était devenue obsessionnelle. Elle était partie en courant. Elle n’avait rien dit à personne, refusant l’inéluctable. Elle était rentrée chez elle et avait laissé couler l’eau sur ses mains, pendant plus de deux heures. Elle avait ensuite passé la soirée à chercher toutes les informations possibles et imaginables sur le Daingue sur Internet. Son « moteur de recherches » favori lui avait ramené des pages entières de liens, surtout des pages personnelles en fait. Comment pouvait-on aimer s’exhiber de la sorte ? Toutes les pages présentaient invariablement le même type de photos ! Des photos amateures pour la plupart de mauvaise qualité ou on voyait une personne se lécher les pieds. Suivait un commentaire, souvent bref mais toujours enthousiaste vantant les bienfaits de cette saloperie ! C’était vraiment écœurant ! Il y avait également des sites plus complets présentant des groupes de personnes, toujours en train de se lécher les pieds nus, comme si leur vie tournait autour d’un seul et unique sujet : Les pieds ! Elle trouva des sites plus sérieux ou on décrivait les phases du Daingue avec précision et ou on avançait des hypothèses sur ses origines et des probabilités de guérison. Elle pensait trouver dans ce genre de site de quoi se rassurer, mais en définitive, elle en sortit encore plus déprimée. Finalement, on ne savait presque rien du Daingue ! Elle imprima un tableau de progression de la maladie correspondant à son type de sensibilité. Pas réjouissant... Pas réjouissant du tout ! Il était plus de minuit quand elle s’engagea dans les forums. Jamais la liste des salons disponibles ne lui avait semblé aussi longue. Des centaines de salons avaient vu le jour en quelques semaines. Dans la plupart d’entre eux, on retrouvait immanquablement le mot « pied » associé au mot « Daingue » écrit de toutes les façons possibles et imaginables. Là, elle fut consternée. Les gens décrivaient le détail de leurs orgasmes comme s’il s’agissait d’une recette de cuisine. Toutes les méthodes pour accélérer la progression de la maladie y étaient décrites ! Il n’était pas rare de trouver 5 ou 6 fois les mots « pieds nus » dans le même message. Elle essaya une messagerie en direct et n’y resta que quelques minutes. Dès son entrée, elle fut assaillie de questions. Tu es nue ? Aimes-tu mettre tes pieds nus sur ton ventre ? As-tu déjà léché les pieds nus de quelqu’un d’autre ? Je viens de créer un forum réservé aux Daingues qui ont les seins sensibles. C’est ton cas ? Tu as combien de crises involontaires par jour ? Moi, j’arrive à 5 ! Le Daingue n’est pas très loin ! Je viens d’avoir une crise d’amour du pied ! Demande-moi de me lécher les pieds pour en provoquer une autre ! Elle resta un moment à regarder l’écran, sans comprendre. Ces gens étaient fous, à n’en pas douter ! Ce n’était pas possible qu’elle devienne comme ça un jour ! Pourtant, avec tout ce qu’elle savait déjà et tout ce qu’elle avait lu ce soir, elle était condamnée. Elle ne s’imaginait pas sortir de chez elle pieds nus... et un jour, entièrement nue, peut-être... Son esprit en refusait l’éventualité même. Elle interrompit la connexion et resta un moment à son bureau, la tête entre les mains. Elle n’eut pas le courage de gagner sa chambre et s’endormit sur le canapé, sans même quitter ses chaussures. Le lendemain, son aventure de la veille ressemblait à un mauvais rêve. Elle doutait même d’avoir vraiment touché cette fille ! Elle se sentait bien, malgré le peu de sommeil et était, plus que jamais, persuadée que cette « chose » ne pouvait lui arriver ! Elle alla travailler normalement, comme si rien ne s’était passé. Dans la journée, elle arriva même à oublier cet incident. Le soir, elle dîna devant la télé et se coucha de bonne heure, sereine et rassurée. Elle allait passer au travers ! Le lendemain, elle avait totalement oublié cette histoire... Sans doute avait-elle vraiment rêvé.

Ce matin, elle pleurait. Elle venait de prendre une belle claque en pleine figure et tous les évènements de ces trois derniers jours lui revenaient brutalement en mémoire. Elle était assise par terre, le dos au mur, les jambes étalées devant elle et elle regardait ses pieds nus. Ces pieds nus qui avaient refusé tout contact avec ses chaussettes, d’abord, puis avec ses chaussures ensuite. Elle n’avait jamais aimé montrer ses pieds nus, pas plus que tout autre partie de son corps, mais montrer ses pieds n’était pas si catastrophique ! C’était ce que cela impliquait qui l’était ! Elle était contaminée et la nudité n’allait pas s’arrêter aux pieds. Elle ne sentait aucune attirance pour ses pieds nus. Ils étaient nus, c’est tout ! Ou plutôt, elle trouvait agréable d’être pieds nus en comparaison de la souffrance que lui apportait le contact des chaussures. Rien à voir avec les fondus qu’elle avait vus sur Internet et qui considéraient les pieds nus comme le centre du monde ! En attendant, elle allait devoir trouver une solution. Elle ne se voyait pas rejoindre une de ces communautés ou les gens passeraient leur temps à se lécher les pieds nus autour d’elle. Non ! Hors de question ! Mais comment tous ces gens trouvaient-ils agréable de devoir se déshabiller ! Non ! Elle ne se montrerait pas nue devant tout le monde. Elle se leva d’un bon. Elle connaissait un endroit ou elle pourrait se déshabiller sans que personne ne la voie. La maison de campagne se ses parents, inoccupée depuis des années. Depuis que son père avait accepté ce poste aux états unis, plus personne ne foutait les pieds dans cette maison... Et bien, elle allait y mettre les siens... Nus. Elle prépara quelques affaires. Slips, soutien-gorges, pull... Elle hésita devant les chaussures. Avec un pâle sourire, elle en enfourna quand même une paire dans son sac. On ne sait jamais. Au passage, elle rafla son portable, sans oublier le chargeur. Il n’y avait pas de télé, ni même de radio dans la maison de campagne et elle se voyait mal déménager l’énorme poste du salon. Elle ouvrit la porte donnant sur la rue en faisant attention de ne pas se faire remarquer. Le contact des gravillons sous ses pieds nus était moins désagréable qu’elle s’y était attendue. Elle monta dans sa voiture en espérant ne pas avoir à en descendre avant d’être arrivé. Elle dut déplacer le tapis de sol car le contact sur ses talons était presque douloureux. Elle eut du mal à ouvrir la porte. Le bois avait travaillé avec l’humidité et la peinture s’écaillait. Au moins, ici, la moquette ne la dérangerait pas ! Le sol était en bois, les murs étaient en bois. Elle actionna l’interrupteur, sans plus de résultat qu’un faible click. Elle aurait du y penser ! Depuis le temps que la maison était inoccupée, le compteur était probablement coupé. Elle ouvrit un placard, sous l’escalier menant au premier, et actionna la grosse manette de l’antique compteur. Il y eut un « clac », cette fois, sonore et la lumière jaillit dans son dos. C’était une bonne nouvelle ! Elle ne serait pas obligée de sortir les bougies. Quant à l’ordinateur, il marcherait nettement mieux ! Elle se prépara à passer sa première nuit en recluse. Elle fut surprise de s’apercevoir qu’elle ne se rendait même plus compte qu’elle était pieds nus. Elle allait et venait dans la maison tout à fait normalement. Elle se pencha légèrement en arrière et releva la jambe. La plante de son pied nu était grise de poussière et suivait finement la cambrure de son pied. Son front se couvrit de fines gouttelettes de sueur. Elle reposa la jambe et s’appuya à la table. Maintenant, elle avait peur. Elle était terrorisée. Pas par ce qu’elle avait vu... Par le sentiment que cela avait fait naître en elle. Elle avait trouvé son pied « beau » Comment une telle idée avait-elle pu éclore dans son esprit ? Elle tenta de reprendre ses occupations, comme s’il ne s’était rien passé, mais l’image de son pied nu repassait sans cesse devant ses yeux. Elle devait en permanence se forcer à en détourner les yeux. Elle s’assit dans le fauteuil et ferma les yeux. Au bout de quelques minutes, elle dut serrer les dents pour se contenir. Elle se rendit compte qu’il était inutile d’essayer de penser à autre chose. Elle avait envie de regarder ses pieds nus, une envie d’une force qu’elle ne connaissait pas, une envie qui emplissait peu à peu tout son esprit. Elle lâcha d’un coup. Elle ouvrit les yeux et se pencha. Elle inclina les jambes pour que les chevilles touchent le sol en découvrant ses cambrures, puis elle joignit les plantes. Elle était bien. Le poids qui oppressait sa poitrine avait disparu et elle respirait à nouveau normalement. Oui, ils étaient beaux ! Aussi grotesque que cela puis paraître, elle était fière de les admirer, même si son esprit se rebellait violemment. Elle continua son installation sans plus chercher à éviter ses pieds nus. Elle les regardait se poser sur le plancher, les frottait l’un contre l’autre ou sur ses chevilles, tout en se rendant parfaitement compte que la situation était en train de lui échapper complètement. Elle dîna rapidement et passa dans la salle de bain. Elle dut d’abord nettoyer la douche, couverte d’un bon centimètre de poussière. L’eau qui coulait était à peine tiède et d’une couleur indéfinissable. Elle se déshabilla et se glissa son le jet quand l’eau devint à peu près transparente. Elle vit la poussière collée sur la plante de ses pieds se diluer en traces sombres en disparaître dans l’égout. Elle constata qu’elle les trouvait aussi beaux propres que sales ! Elle s’enveloppa dans une immense sortie de bain et regagna le salon. Elle brancha le modem sur la prise du téléphone, après avoir vérifié la tonalité puis, le chargeur sur la prise de courant. Consternée, elle s’aperçut qu’elle ne voyait plus les sites, pourtant visité deux jours plus tôt, avec le même regard. Certaines images la choquaient encore un peu, mais se rendit compte qu’elle regardait aujourd’hui vraiment les photos. Elle se surprit même à porter un jugement sur les pieds qu’elle voyait, s’attardant plus longtemps sur certaines photos que sur d’autres. Elle alla même jusqu’en télécharger plusieurs sur son disque dur. Elle naviguait de lien en lien. Sans en avoir conscience, elle jouait négligemment avec les orteils d’un de ses pieds nus, posé sur sa cuisse. Ce n’est que quand la pointe de ses seins se mit à durcir et que le tissu éponge commença à la gêner qu’elle comprit ce qu’il se passait. Elle respira lentement et profondément plusieurs fois, un peu honteuse de s’exciter de la sorte devant quelques photos. L’exercice n’eut pas l’effet escompté, bien au contraire. Gonfler la poitrine accentua la pression du tissu sur ses seins, provoquant une sensation de brûlure qui lui arracha un cri de dépit. Elle libera sa poitrine d’un geste rageur et y porta les mains. Aussitôt, une douce chaleur envahit son bas ventre, comme si une main invisible effleurait son sexe. La sensation devint nettement plus forte quand ses yeux se posèrent sur son pied nu. Elle tenta de réagir ! Elle allait se lever, faire quelques pas dans la pièce et on en parlerait plus ! Son regard erra dans le salon, cherchant un point ou fixer son esprit. Au fond du salon, une fille à demi-nue, dans un immense fauteuil en rotin la regardait. Elle était assise en tailleur, un pied nu posé sur une cuisse. Elle mit un moment avant de comprendre qu’elle contemplait son reflet dans la grande glace du salon. Au premier regard, elle comprit que cette fille, là bas, allait lécher son pied nu. La sensation dans son ventre devenait plus forte, la fille caressait lentement son pied nu... Puis elle entra dans le corps de la fille et le peignoir se mit à lui brûler les épaules. Elle s’en débarrassa prestement. Libre, elle se pencha et posa doucement son sein sur son pied nu... qui se mit à osciller lentement. Sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’empêcher, elle sentit sa langue traverser ses lèvres et toucher timidement son gros orteil. Immédiatement, ce qui n’était jusqu’alors que des sensations très agréables devinrent les prémisses d’un orgasme inévitable. Elle attrapa violemment sa cheville et porta son pied à hauteur de sa bouche, le talon toujours collé sur son sein. Le plaisir était déjà bien plus fort que tous ce qu’elle connaissait et pourtant il ne cessait de croître dans son ventre. Chaque coup de langue sur la plante de son pied lui arrachait un cri ! Elle aurait voulu pouvoir mettre ce pied entièrement dans sa bouche. Elle ne pensait plus à rien d’autre, ce pied qu’elle ne voulait plus lâcher et qui lui apportait tant de plaisir. Son corps se tétanisa sous la violence de l’orgasme et ses dents laissèrent des traces sur la peau de son pied nu. Elle n’eut même pas réellement conscience de glisser dans une sorte de coma extatique. Elle était le plaisir, elle était le pied nu, et les deux ne faisait plus qu’un, à jamais indissociable.

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