Shirley

De Lexique du Daingue
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Un an. Il lui restait un an. Jusqu’au dernier moment, elle avait espéré être passée au travers. Maintenant, avec sa feuille d’analyse sous les yeux et sa convocation au centre de suivi dans la main. Tout était dit. Elle allait devenir Daingue. Comme si elle n’avait pas pu se tenir tranquille quand ce gamin, sur la plage, avait eu ce qu’elle avait pris pour un malaise. Elle n’avait pas remarqué immédiatement que le gamin était entièrement nu. Ce n’est que quand elle s’était relevée, les mains poisseuses et qu’elle avait vu le mince filet de liquide qui coulait de la verge du garçon qu’elle avait compris. Ce n’était pas la douleur qui crispait ses mains sur son ventre, mais le plaisir. Il était tout bonnement en plein orgasme ! Elle s’était précipitée dans l’eau, tout en sachant qu’il était probablement déjà trop tard. Outre ses mains, elle s’aperçut qu’elle en avait aussi sur les pieds. La totale, quoi ! Elle en avait immédiatement fait la déclaration au poste de police installé sur la plage. Les policiers avaient envoyé une équipe sanitaire s’assurer du garçon. Ils lui avaient ensuite remit un procès-verbal, après avoir soigneusement noté son nom, son adresse. Ils avaient confisqué sa carte d’identité et lui ordonnant de se rendre dans un centre d’analyse dans les 12 heures qui suivaient. En personne responsable et respectueuse de la loi, elle avait immédiatement obtempéré. Et le résultat était entre ses mains. Si seulement elle avait été moins crédule et avait suivi les conseils officiels plutôt que les racontars des filles de sa classe !

Depuis plus d’un mois, les bulletins d’informations étaient pourtant clairs. Depuis l’exode de St Vallier, un mois plus tôt, de nouveaux cas apparaissaient tous les jours aux quatre coins du territoire. Dans chaque département, voire même canton, dans certains cas, il y avait un centre d’accueil pour les Daingues. On cherchait, sans grande réussite, à limiter la contagion en parquant les personnes contaminées. Déjà, le mot, « communauté », était né dans le vocabulaire des Daingues. Pour les filles, il ne s’agissait que de propagandes et les risques n’étaient pas si importants. Cette réflexion avait émoussé sa vigilance. Pourtant, en allant sur la plage, elle aurait dû se douter que c’était là qu’elle avait le plus de chance de faire ce genre de rencontre. Où mieux dissimuler sa nudité que sur une plage ? Les filles s’étaient trompées. Le risque était réel. Dommage qu’Amélie n’ait pas été à sa place, car elle, elle affichait ouvertement son attirance pour le Daingue. Elle n’était d’ailleurs pas la seule. Lente, était écrit dans la case « évolution de la maladie ». Elle se demandait si c’était une bonne chose. Elle allait voir la maladie progresser lentement, pendant des mois. Elle allait avoir le temps de se poser une foule de questions. Elle s’en posait déjà ! D’après ce qui était écrit, elle ne ressentirait les premiers effets que dans presque un mois. Jusque-là, elle pourrait vivre tout à fait normalement.
Le lendemain, elle se présenta au centre de suivi. On l’examina rapidement. Elle dut se déshabiller entièrement et se laisser palper tout le corps, de la tête aux pieds. Une femme alla même jusqu'à presser vigoureusement la pointe d’un de ses seins. Shirley ne sentit que de la douleur, que qui parut satisfaire la femme. Elle demanda :
– Pourquoi vous faites ça ! Ça fait mal !
– C’est quand ça ne te fera plus mal que tu pourras commencer à t’inquiéter !
Le lundi, elle était en cours, comme d’habitude. Les filles racontaient leur week-end. Elle ne parla de rien. Elle n’osa pas. Pourtant, tout le monde n’allait pas tarder à le savoir. Au centre de suivi, on lui avait demandé le nom et l’adresse de son employeur. Comme c’était l’habitude, l’école et son patron recevraient un courrier décrivant son état et indiquant la période durant laquelle elle pourrait continuer à travailler. Elle se jeta à l’eau le lendemain. Après, il serait trop tard. Elle partirait en entreprise pour le reste de la semaine. Quand elle reviendrait, le lundi suivant, tout le monde serait au courant.
Elle l’annonça à la pause de 10 heures, devant la machine à café. Elle provoqua deux types de réaction. Une partie des filles eurent un net mouvement de recul, tandis que les autres ne bougèrent pas. Une de fille, Amélie, eut une réaction qui la stupéfia. Elle s’avança vers elle, la prit dans ses bras et l’embrassa sur les deux joues.
– Je suis contente pour toi. J’aimerai tant être à ta place !
Elle dut raconter dans le détail comme c’était arrivé. Quand la reprise des cours sonna, elle pouvait faire le compte de ses amies et de ses ennemies. Avant d’entrer dans la salle de cours, Amélie la prit par le bras et la tira vers elle.
– Tu sais, tu pourras toujours compter sur moi, quel que soit ton stade, même quand tu seras nue... Et si jamais il y avait une petite chance que je puisse rester avec toi quand tu deviendras Daingue, je ne la raterai pas ! A moins que je sois Daingue avant toi ?
– Tu cherches à te faire contaminer... Exprès ?
– Bien sûr !
– Tout ce que j’aurai voulu éviter, quoi !
– Tu as vu ce qu’ils ressentent, puisque tu en as approché un de très près ! Et ça ne te fait pas envie ! Tu peux être sûre que le week-end prochain, je vais faire la plage de long en large et en travers dans l’espoir de faire une rencontre comme la tienne !
Shirley ne répondit pas en entra dans la salle. Amélie semblait sûre d’elle et cela troubla Shirley. En bref, elle n’était pas du tout au cours. Pourquoi, après tout ! Dans quelques mois, elle serait quelque part, allongé nue sur le sol, à se tordre de plaisir comme le gamin sur la plage. Quel age pouvait-il bien avoir ? C’était certainement pour cela qu’elle s’était fait avoir. Il paraissait beaucoup trop jeune pour être Daingue. Elle savait pourtant que certains cas étaient incroyablement jeunes. C’était vrai qu’à la réflexion, ce qu’il ressentait, allongé dans le sable, n’avait rien de désagréable. Maintenant, avec le recul, elle se souvenait du sourire extatique qui déformait son visage. Ce visage lui revenait seulement maintenant. Sur le moment, la peur l’avait empêché de remarquer ce détail. Le mercredi matin, elle fut immédiatement convoquée dans le bureau du chef du personnel. Elle pouvait rester tant qu’il n’y aurait aucun signe de la maladie, il tolèrerait les pieds nus dans des chaussures d’été, des tongs ou des sabots, mais elle devrait partir après. Au moins, s’était clair ! Elle se demanda si elle ne ferait pas mieux de lâcher tout et de rejoindre une de ces communautés immédiatement. Continuer à travailler pour un diplôme qu’elle n’aurait jamais et qui de toute façon ne lui servirait à rien ! Les deux semaines suivantes se déroulèrent sans fait notable. Le spectre de la maladie s’éloignait et s’il n’y avait pas eu les visites au centre de suivi du jeudi matin, elle aurait pu croire que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Elle commençait à en avoir marre que cette femme lui massacre un sein tous les jeudis. Cela faisait plus de trois semaines maintenant et toujours rien. Au centre, la femme lui avait dit que ça ne devrait plus tarder. La situation générale avait beaucoup évolué. Les estimations sur le taux de contamination s’avéraient complètement erronées. Les statisticiens et médecins avaient oublié un facteur capital ! L’engouement que provoquait le Daingue chez plus de la moitié de la population. On ne dénonçait plus les Daingues et les nus ! On les protégeait ! On cachait les Daingues dans de petites communautés clandestines et on passait le mot à ses amis ou connaissances. Certaines de ces communautés avaient atteint plusieurs centaines de personnes en moins de deux semaines. On gardait également soigneusement les nus en attendant qu’ils deviennent Daingues. Il n’y eut jamais autant de disparition que pendant cette période. La situation menaça vite de devenir intenable dans certain département. Déjà, certains services publics ou de grandes entreprises étaient désertées. Il était urgent de prendre des mesures. La nouvelle tomba sous forme d’un décret, quatre semaines, jour pour jour après la contamination de Shirley. Ce décret faisait obligation aux entreprises de conserver le personnel malade jusqu’aux premiers signes de métamorphose. Cette mesure serait provisoire, le temps de réorganiser les services. Il va sans dire que cela provoqua une levée de bouclier phénoménale. Beaucoup de patrons et de responsables de service s’élevèrent contre cette mesure grotesque, mais la lourdeur des amendes prévues en cas de non-respect de cette loi eurent tôt fait de calmer leurs ardeurs. Dès le lendemain, on pouvait croiser des « pieds nus » en quantité, quelques « pieds & seins nus » et même quelques « nus » ! Shirley était concernée au premier chef par cette mesure. C’était une « lente ». Sa durée de nudité, avant de devenir Daingue, pouvait s’étendre sur plusieurs mois ! Au centre, la fille lui avait dit que quand elle commencerait à sentir les premiers effets, les choses iraient assez vite. En bref, elle serait rapidement nue, mais le resterait pendant une dizaine de mois avant que le Daingue se manifeste vraiment. A l’usine, son chef ne lui adressa même pas la parole. Il déposa une note de service sur son bureau, c’est tout ! Le jeudi suivant, la femme obtint enfin la réaction qu’elle attendait. Shirley n’avait pas vivement protesté ou crier de douleur quand elle avait fermement pincé la pointe d’un de ses seins. Elle avait porté une main tremblante à son ventre ou poussant un petit cri de surprise.
– Cette fois, c’est parti ! Ces petits seins ne resteront plus longtemps cachés ! Je ne parle pas des pieds, naturellement. Pour eux, c’est une question de jours !
– Vous pensez que ça a commencé ?
– Je ne pense pas, j’en suis sûre ! J’en vois tous les jours des comme toi ! Quand tu reviendras la semaine prochaine, je serais très étonnée que tu puisses encore porter des tongs !
– Ce n’est pas un peu rapide ? Je pensais que ça viendrait plus progressivement.
– C’est le cas chez certains sujets, mais pour toi, ça va aller vite. Tu es peut-être une « lente », mais tu seras rapidement entièrement nue. Chez d’autres, en effet, la nudité met plusieurs mois à être complète. Tu lécheras tes pieds plus vite et plus souvent, et d’après ce que je sais et ce que j’ai vu, ça ira beaucoup mieux après !
– Quand est ce que je vais lécher mes pieds ?
– Tu ne l’auras peut-être pas encore fait jeudi prochain, mais ce n’est pas sûr !
– C’est bizarre, mais je ne me vois vraiment pas en train de me lécher les pieds !
– C’est ce qu’ils disent tous, et pourtant ils le font !
C’est dans la journée du lendemain que Shirley ressentit les premières gênes. Elle portait, comme d’habitude des baskets avec des chaussettes blanches. Elle eut peu à peu l’impression que ses pieds enflaient dans des chaussures soudain devenues trop petites. A la pause de 15 heures, ses pieds la brûlaient et elle s’en ouvrit à Amélie. – Tu n’as qu’à enlever tes baskets ! Tu as le droit, tu sais ! Tiens ! Regarde la fille, là bas, la fille de première année ! Elle ne se gêne pas ! En effet, adossé à la machine à café, une jeune fille se tenait en équilibre sur un pied nu, l’autre reposant le dessus du premier. On pouvait apercevoir la plante noircie par la marche. – Enlève au moins tes chaussettes, ça te soulagera un peu ! Tu ne peux pas rester comme ça ! Amélie la suivit dans les toilettes ou elle ôta fébrilement chaussures et chaussettes. Elle poussa un profond soupir de soulagement. – Ça va nettement mieux ! – Tu n’as plus qu’à laisser tes chaussures dans la poubelle ! – Non, pas encore ! C’est trop tôt ! – Aujourd’hui ou demain, qu’est ce que ça change ? – Je voudrais bien te voir à ma place ! – Je ne demande que ça ! – Comment peux-tu être contente de me voir pieds nus ! C’est incroyable ! – C’est qu’ils sont magnifiques, tu sais ? – Qu’est ce que tu débloques ? Tu n’es pas malade ! Comment peux-tu... – Je ne l’ai jamais dit à personne, mais à toi je peux le dire maintenant. J’adore les pieds nus... Sans être malade ! Je suis fétichiste des pieds nus depuis que je suis toute petite ! Voilà ! Voilà pourquoi le Daingue me fascine ! Voilà pourquoi je voudrais tant être à ta place ! – Je n’avais pas compris... – Tu ne pouvais pas... C’est moi qui aurais du m’expliquer plus tôt ! – Enfin, ça ne change pas grand-chose pour moi ! J’ai une trouille terrible ! – Mais de quoi as-tu peur ? – De marcher pieds nus dans la rue, de devoir bientôt montrer mes seins à tout le monde, de ne plus jamais pouvoir m’habiller ! – Tu n’es pas la seule ! J’ai une cousine qui fait des études près de Bordeaux. Elle me disait au téléphone hier, que dans sa classe, il y a 7 pieds nus, 3 pieds & seins nus et 2 nues ! Il y avait une communauté clandestine de Daingues à quelques kilomètres de la ville qui a été démantelée par la police la semaine dernière. Ils ont eu le temps de faire des ravages ! Et crois-moi, personne n’a forcé quiconque à aller chez les Daingues. Si j’avais été sur Bordeaux, j’aurais sûrement été dans les premières ! – Et alors ! Les autres, ce n’est pas moi... Et nous ne sommes pas à Bordeaux ! Il y a nettement moins de Daingues ici ! – Le monde est mal fait ! Tu as tout ce que je voudrais avoir et tu craches dessus ! La reprise des cours sonna, évitant à Shirley de répondre. Elle essaya de remettre ses chaussettes, mais la grimace qu’elle fit résumait tout le drame de la situation. Elle étouffa presque un sanglot. Voilà ! Elle ne mettrait plus jamais de chaussettes ! Avec appréhension, elle enfila le pied nu droit dans sa basket. On ne pouvait pas dire que c’était vraiment agréable, mais c’était supportable. La fin d’après midi se passa comme dans un rêve. Elle aurait été incapable de répéter une seule phrase de ce qui avait été dit ! En sortant, Amélie proposa. – Tu m’offres un café chez toi ? Shirley haussa les épaules. – Pourquoi pas... – Allez ! Viens ! Il y a une chose qu’on doit absolument faire sur le chemin ! Elle attrapa Shirley par le bras et l’entraîna dans une direction qui n’était pas vraiment la plus courte pour rejoindre le studio de Shirley. Elle s’arrêta devant la vitrine d’un magazine de chaussures. Elle pointa un doigt sur une paire de sandales à fines lanières de cuir. – Voilà ce qu’il te faut ! Ça fera sûrement disparaître la perpétuelle grimace de douleur qui fripe ton visage depuis la pause ! Et puis, elles ne sont pas chères du tout, et pour le peu de temps ou tu vas pouvoir les supporter, c’est très bien ! Shirley ne put retenir un sourire. – Quand tu as quelques choses dans la tête ! Et pour rassurer les gens, tu ‘y connais aussi ! – Tu refuses de regarder la réalité en face. Il faut bien que je le fasse pour toi ! Heureusement, il y avait la pointure de Shirley, un petit 36. Un peu troublée, elle vit le regard d’Amélie s’allumer quand elle retira ses baskets. Elle dit à la vendeuse qu’elle les gardait aux pieds. Quand celle ci lui proposa d’emballer ses baskets, elle lui dit qu’elle pouvait les mettre à la poubelle. Elle avait peur de marcher pieds nus, mais elle devait reconnaître qu’il n’y a que pieds nus qu’elle se sentait bien. Même les sandales, sans la gêner réellement, semblaient inconfortables. Au moment de régler son achat, Amélie posa une paire de tongs sur le comptoir et lui glissant dans l’oreille. – Prend les en même temps... Dans quelques jours, tu en auras besoin. Inutile de revenir ! – Shirley haussa les épaules, mais paya la paire de tongs. Amélie était au centre du petit studio de Shirley. Elle tourna deux fois sur elle-même avant de lancer. – Tu sais qu’il va falloir que tu te débarrasses de pas mal de choses ! – Pourquoi ? – On dirait que tu le fais exprès ! Tu n’as pas encore compris, avec le coup des chaussettes tout à l’heure ? Tu vas devenir « nue », c’est à dire que tu ne vas plus supporter le moindre contact avec le tissu, même sa proximité te sera insupportable ! Tu comprends ça ? – Tu ne crois pas que tu dramatises un peu ? – Tu es vraiment incroyable ! Tu ouvres n’importe quel journal ou une quelconque revue et tous les détails de la progression du Daingue y sont décrit, en large, en long, et en travers, et toi tu trouves que je dramatise ! Tu ne sais pas lire ou quoi ? – Excuse-moi, mais j’ai tellement peur que j’évite soigneusement de lire quoi que ce soit ! – Ça ne te ressemble pas ! Alors je vais te dire, moi, ce qu’il va se passer ! Tu vas... – Non ! Ne dis rien ! Laisse-moi tranquille ! Elle s’enfuit à l’autre bout de la pièce, vers le petit renfoncement qui servait de chambre. Elle fit brusquement demi-tour en sanglotant et alla s’effondrer dans un coin de la minuscule cuisine. Amélie comprit immédiatement. Pas encore habituée à sa nouvelle condition, Shirley venait ne marcher sur la moquette de sa chambre et la douleur qu’elle avait ressentie, était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Epuisée nerveusement, la jeune fille était en train de craquer. Amélie la rejoignit et la prit dans ses bras, en lui caressant les cheveux. – Allons ! Calme-toi ! Cela ne sert à rien de te mettre dans un état pareil ! Si je pouvais prendre ta place, je le ferais sans hésiter une seule seconde. Nous allons parler si tu veux, calmement, comme il y a longtemps que cela ne nous est pas arrivé... Tu veux bien ? Tu as besoin de parler... Il faut que tu parles ! – J’ai peur Amélie, je suis littéralement morte de trouille. Je ne sais plus ou j’en suis ! – De quoi as-tu peur ! Commence par le début ! – Mais de tout ça, du Daingue, de la nudité, de lé... – De lécher tes pieds nus, dit-le ! – Oui ! – Non ! Dis-le vraiment ! – Oui, j’ai peur de lécher mes pieds nus ! Là ! Tu es contente ? – C’est ce qui pourrait t’arriver de mieux dans l’état ou tu es. – Ho ! Je sais ! C’est ce que m’a dit la fille du centre de suivi ! « Ça ira beaucoup mieux après. » Mais je ne veux pas lécher mes pieds nus, je n’en ai aucune envie ! – C’est pourtant inévitable et tu le sais parfaitement ! – Non ! Je ne le sais pas et je ne veux pas le savoir ! Ça va ne donner quoi ! Et si ça m’arrive en pleine rue ou en plein cours ou même au boulot ! Et pourquoi ça irait-il mieux après ? – Ecoute, je suis peut-être mal placée pour en parler, mais si je me fie à tout ce que j’ai lu, parce que moi, le sujet m’intéresse beaucoup, c’est... Comme dire ça ? Tu as déjà couché avec un mec ? – Ben... Non. – Tu veux dire que tu es vierge, tu n’as jamais eu un orgasme ? – Ne me prend pas pour une conne quand même ! Je n’ai peut-être pas de mec, mais je ne suis pas manchot ! – Tu te masturbes souvent ? – Ben... C’est que... C’est personnel et... – Ecoute, on est que toute les deux et il fut un temps, on était plus intime que ça, non ? – Bon ! Ben, deux ou trois fois par semaine, quelquefois plus... – Pas si mal ! Sans rire ! Tu aimes cela ? Shirley, ne répondit pas, mais haussa les épaules en souriant. – Alors, tu imagines une de tes plus belles masturbations, un de tes plus beaux orgasmes, le plus fort, tu multiplies cette jouissance par au moins dix, et tu auras une petite idée de ce que tu ressentiras quand tu lécheras tes pieds nus ! – Ce serait beaucoup trop fort, voyons ! – Je ne sais pas, mais ce que je peux dire, c’est que tous les témoignages que j’ai lus et entendus sont unanimes sur ce point. – Moi, j’ai entendu que c’était plutôt de la douleur que ressentaient les Daingues quand ils se roulaient par terre – Ça, c’est le début de la propagande anti-Daingues ! C’est pour tenter de décourager les filles comme moi qui ne raterais pas une occasion de se faire contaminer. Comment la fille du centre s’est-elle aperçu que tu allais bientôt être pieds nus ? – Ben, elle m’a pincé un sein ! – Et ça t’a fait mal ? – Non ! Au contraire ! – Et bien tu vois ! C’est ça à la puissance 10 ! Shirley ne pleurait plus. Elle commençait à comprendre qu’à cause de son refus en bloc de tout ce qui touchait de prêt ou de loin au Daingue, c’était elle qui dramatisait, finalement. Elle en avait même oublié le visage heureux et le liquide qui s’échappait du sexe du garçon sur la plage. Ce n’est pas une attitude de douleur, en effet. Amélie avait lentement glissé une main dans le tee-shirt de Shirley. La jeune fille ne s’en aperçut que quand Amélie commença à jouer avec la pointe d’un sein. Sa poitrine se souleva et sa respiration s’accéléra. Elle laissa même échapper un soupir de plaisir, puis, elle se ressaisit vivement. Elle ôta la main d’Amélie et se leva brusquement. – Je ne suis pas lesbienne et j’ignorai que tu avais ce genre de penchant. – Je ne l’ai pas ! Mais comment t’expliquer, te faire comprendre... Bon je n’insiste pas pour aujourd’hui ! Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m’entends, que quoi que ce soit, n’oublie pas que je suis là. Je te laisse ! Elle tourna les talons et se dirigea vers la sortie. Soudain, elle se retourna. – Ha ! J’allais oublier ! Tu sais que j’habite à la campagne, loin de tout... Dans le parc, il y a une petite maison qui était-il y a quelques années un pavillon de chasse. Quand tu en auras mare de te heurter sans cesse au tissu de ton studio, ce pavillon est à toi... Pense-y ! Allez, salut ! C’est le lundi suivant que Shirley passa aux tongs. Les lanières des sandales, pourtant ultra fines devenaient insupportable. Elle en avait pleuré ! Il y a une autre chose qui lui faisait encore plus peur. La façon dont elle regardait ses pieds nus depuis environ deux jours. Elle s’était surprise plusieurs fois à les admirer. Elle avait essayé de se raisonner, se disant que c’était idiot, mais sans cesse son regard y revenait. Elle avait été encore plus surprise quand ses yeux avaient eu du mal à se détacher des pieds nus de cette fille de première année, jamais loin de la machine à café. Elle s’était rendu compte qu’Amélie avait raison. Son refus de la réalité était sans avenir. Elle fut complètement convaincue quand elle s’aperçut qu’elle pensait vraiment que ses pieds nus et ceux de la fille étaient magnifiques. La veille au soir, assise à la seule et unique table de son studio, elle avait remonté une jambe et avait mis un pied nu sur sa cuisse puis, elle avait doucement passé une main sur toute la surface de la plante ! Elle s’était arrêtée en disant à haute voix. « Mais qu’est ce qui m’arrive ? Qu’est ce que je suis en train de faire ! Je deviens complètement folle ! » Tous les jours, une pièce de tissu partait à la poubelle. Elle avait en vain essayé de décoller la moquette de sa chambre et avait dû en désespoir de cause tirer le lit sur le parquet de la salle. Depuis deux semaines déjà, elle dormait les pieds en dehors du lit et ne rentrait plus dans les draps. Depuis une semaine, elle se réveillait la poitrine nue. Systématiquement, durant son sommeil, elle libérait ses seins du carcan de la chemise de nuit. Cette nuit, elle avait dormi nue. Aujourd’hui, en cours, elle avait discrètement ôté ses tongs. Le contact de la semelle sur la plante de ses pieds devenait insupportable. Elle se rendait compte avec contrariété qu’elle ne pourrait plus les endurer très longtemps. C’était une question de jours... Ou même d’heures ! La première phase de ce qu’elle redoutait tant allait arriver ! Six semaines après avoir été contaminé, elle allait être « pieds nus » Amélie avait renouvelé ses offres d’hébergement. Elle les avait accueillis avec plus de douceur, et elle s’était même excusée d’avoir été brutale la dernière fois. Amélie lui avait ébouriffé les cheveux et disant qu’elle ne voyait pas de quoi elle voulait parler. Ce jeudi matin, elle arriva au centre de suivi avec une demi-heure d’avance. D’ordinaire, elle était seule dans la salle d’attente et elle passait pratiquement tout de suite. Là, il y avait 3 personnes avant elle. Une fille comme elle, qui ne portait qu’une paire de tongs, presque les mêmes que les siennes, un garçon d’environ 18 ans, pieds nus et qui tenait visiblement sa chemise écarter de ses seins, et enfin une femme d’une trentaine d’années, entièrement nue. Machinalement, elle se demanda comment cette femme pouvait avoir l’air si naturelle dans cette tenue. Elle ne semblait pas gênée du tout ! Puis elle se souvint que, jusqu’à preuve du contraire, c’est ce qui l’attendait dans quelques semaines. Elle était grande, au moins 1 mètre 80 et Shirley fut certaine de l’avoir déjà vu quelque part. Son corps était parfait... Sans doute un mannequin... Elle se sentit mal à l’aire quand elle s’aperçut de la fille ne quittait pas ses pieds nus des yeux. Elle essaya, sans succès de les dissimuler. La fille à côté d’elle y jetait des coups d’œils discret, ainsi que le garçon, d’ailleurs. Elle fut consternée de constater qu’en fait, elle faisait la même chose ! La « nue » fut appelé en premier, puis la fille à côté d’elle. Enfin, alors qu’elle attendait qu’on appelle le garçon, c’est elle qu’on appela. C’était la même fille que d’habitude. Elle consultait des papiers, probablement son dossier. Elle se retourna et examina Shirley des pieds à la tête. – Tiens ! Encore des tongs ! Je n’attendais à te voir pieds nus. Ça résiste ? Bon, déshabille-toi. Shirley se débarrassa des tongs avec plaisir, puis enleva le reste de ses vêtements. – Assois-toi. La fille s’agenouilla et prit un des pieds nus de Shirley dans ses mains. Elle l’examina attentivement, gratta la peau avec un ongle. – Dis donc ! Ce n’est pas loin ! La plupart des filles se seraient déjà débarrassées de leurs chaussures ! Elle redressa et examina la poitrine. Elle prit délicatement, cette fois, la pointe d’un sein entre ses doigts et la fit rouler lentement. Shirley aurait voulu réagir, mais ses membres étaient comme paralysés. Elle sentit son ventre se contacter. La fille se releva, apparemment satisfaite. Elle effectua deux prélèvements puis se retourna vers Shirley. – Alors ? Comment ça se passe-t-il ? Toujours peur ? – Plus que jamais ! Je peux me rhabiller ? – Non ! Je crois que je vais te rendre un service. Je l’ai déjà fait avec d’autre fille dans ton genre, des filles et même des mecs qui refusent de voir la réalité en face et qui par conséquent vivent très mal la progression du Daingue. C’est ton cas n’est pas ? Je le vois dans tes yeux, et tout ton corps et contracté ! – J’ai très peur en effet. Vous pouvez faire quelque chose pour retarder tout cela ? – Je vais faire quelque chose, en effet, mais cela ne va rien retarder, au contraire. Mais cela va beaucoup t’aider. – Je ne comprends pas. – Ça ne va pas tarder. Allonge-toi sur la table ! La fille enleva prestement le linge blanc qui recouvrait la table d’auscultation. Elle retira ensuite les coussins de faux cuirs pour laisser apparaître une planche de bois. Déconcertée, elle s’allongea sans rien dire. La fille s’approcha de la table. Avec stupéfaction, elle la vit se débarrasser de sa blouse blanche ! Elle était parfaitement nue en dessus. Sans attendre, elle plaça une main sur chaque sein de Shirley et commença à les caresser lentement. Shirley s’attendait à tout, sauf à cela ! Dès les premières caresses, elle sentit son ventre se liquéfier littéralement, ses jambes se tendirent et ses orteils se recroquevillèrent et se déployèrent au rythme frénétique des spasmes qui secouaient son ventre. Un instant, elle pensa à la comparaison qu’avait fait Amélie la semaine d’avant. A chaque pression, le plaisir ne cessait de monter ! Il avait déjà largement dépassé la plus forte jouissance qu’elle n’avait jamais connue, et pourtant, elle savait qu’elle était encore loin de l’orgasme qui promettait d’être réellement dévastateur. Le plaisir montait lentement. Shirley ne voyait même plus la fille au-dessus d’elle. Tout son esprit était concentré sur ce qui se passait dans son ventre et dans sa poitrine. Soudain, elle sut qu’elle était au bord de l’orgasme. Le plaisir ne montait plus, mais il devenait brûlant ! Elle aurait voulu pouvoir crier, mais aucun de ses muscles ne répondait plus à la moindre sollicitation. Elle sentit l’orgasme s’envoler alors que les caresses sur ses seins devenaient plus rapides et plus fortes. Elle sera les dents et tout son corps s’arqua. La fille dut avoir un mal de chien à la maintenir sur la table. La jouissance se répandait dans sa chair avec une violence inouïe. Sa vue se troubla alors que le plaisir semblant ne plus jamais vouloir disparaître griffait maintenant chaque cellule de son corps. Elle eut un dernier sursaut et sa tête roula sur le coté. La fille arrêta immédiatement les caresses. Shirley avait perdu connaissance. La fille avait remis sa blouse. Elle était assise et mettait à jour ses dossiers. Shirley se releva sur un coude. – Ha ! Ça y est ! On refait enfin surface. – Pourquoi ? Pourquoi avez vous fait cela ? La fille haussa les épaules. – C’est vrai, je ne devrais pas. Mais vois-tu, tout les « réfractaires » ne sont pas du même bois ! Je n’ai aucune attirance vers les pieds nus, mais j’adore le plaisir, le recevoir, mais aussi le donner, et vous autres, les Daingues, vous représentez pour moi le plaisir. Je suis une « sympathisantes » Evidement, rien ne doit sortir de cette pièce, et rien ne sortira, n’est ce pas ? – Bien sûr que non. – Je suis sûre que tu te sens beaucoup mieux et que tu as beaucoup moins peur maintenant. – Alors c’est ça le Daingue ! – Ho ! Ne t’emballe pas ! Ce que tu as senti tout de suite n’est absolument rien à côté de ce que tu sentiras par la suite. Disons que c’est un échantillon ! – Mais il n’y a pas besoin de lécher ses pieds, alors ! – C’est surtout ça qui te fait peur ? Mais tu n’y échapperas pas, tu sais ! Et ce sera encore mieux que ce que je t’ai fait ! Pour commencer, je serais très étonnée que tu puisses remettre tes tongs. Tu va pouvoir les mettre immédiatement à la poubelle ! Shirley sauta de la table et se précipita vers le tas de vêtements posés sur le sol. Les tongs étaient en dessous. Elle poussa un cri dès que sa main toucha son tee-shirt. – Excuse ! J’aurai dû te prévenir ! A chaque fois que tu auras un orgasme, tu seras incapable d’approcher un bout de tissu pendant environ 20 minutes.

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