Programmation

De Lexique du Daingue
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L’opération avait été un fiasco partiel ! Des années de recherche réduites à néants. Que pouvait-il s’être passé ? A vrai dire, le résultat n’était pas entièrement négatif, mais ce n’était pas du tout l’effet attendu ! L’implantation de la micro puce dans le cerveau d’Elodie, le cobaye, avait parfaitement réussi, ce qui prouvait que la technique opératoire était au point et c’était un point important ! Plus besoin d’opération lourde ! La micro puce était en place en quelques secondes. La sonde pénétrait à la base du bulbe rachidien et y fixait la puce. Une fois déconnectée de la sonde, la puce libérait ses grappins et s’ancrait aux différentes zones du cerveau permettant ainsi d’envoyer des impulsions électriques. En théorie, on pouvait presque entièrement contrôler une personne équipée de cette micro puce révolutionnaire. La technique ne datait pas d’hier ! Déjà, dans les années 2000, on savait implanter des électrodes pour calmer les mouvements désordonnés de certaines personnes atteintes de la maladie de parkinson, par exemple. En 50 ans, cette technique avait évolué pour donner la micro puce que Sibylle Dumont testait aujourd’hui. Sibylle se pencha de nouveau sur ses calculs. Son équipe avait quitté le labo depuis une demi-heure. Elodie était dans la chambre de test et elle pouvait la voir par la glace sans teint. Elle ne dormait pas et lisait une revue. Sibylle relança le programme et cliqua sur « ON » ce qui eut pour effet ne mettre la puce en communication avec l’émetteur. Elle by-passa le programme et reprit les éléments en manuel. Dans la boite de dialogue qui s’ouvrit, elle disposait d’une batterie de curseurs, pour l’instant tous à zéro. Sibylle savait qu’elle ne devait pas effectuer seul ce genre d’expérience, surtout qu’Elodie était une amie ! Depuis 2010, l’expérimentation humaine avait été bouleversée, et ne s’adressait qu’à des volontaires. Elodie avait accepté de jouer ce rôle pour rendre service à son amie. A l’origine, le projet était destiné à calmer les malades agités ou coléreux et agissant sur les zones du cerveau sensées commander ces pulsions. Avec Elodie, le but était au contraire de provoquer la colère, de façon contrôlée, naturellement. Ce qui marcherait dans un sens marcherait forcément dans l’autre. Sibylle se saisit du micro et déclara. - Elodie ! Je vais quelques tests... ça va ? - Très bien ! Je ne sens même plus l’endroit où est entrée la sonde ! - Parfait ! Essaye de me dire si tu ressens quelque chose ! - Ok ! Sibylle changea quelques réglages concernant l’intensité du courrant électrique puis, bougea un des curseurs en regarda attentivement Elodie. Elle atteignait 1/3 de l’échelle quand Elodie cessa brusquement de lire. Elle arrêta immédiatement la progression. - Ça va ? - Oui... Oui... je me sens bien, très bien, même ! D’un seul coup ! - C’est à dire ? - Ben... En vérité, je suis un peu... excitée ! Il n’y a que toi dans le labo ? - Oui, je suis toute seule. Elodie ouvrit sa chemise de nuit et constata. - J’ai les pointes de seins qui ont doublé de volume... Et elle passa une main hésitante sur sa poitrine. - ... Et ils sont très sensibles... Mais je suppose que ce n’est pas vraiment ce que tu attendais... - Non ! En effet ! Mais je continue encore un peu pour voir jusqu’où ça va... Après tout, c’est mieux que le néant de tout à l’heure, non ! - Ok ! Sibylle appuya sur la flèche haute du clavier. La progression reprit doucement. Elodie se débarrassa entièrement de la chemise de nuit en disant. - Hé ! Mais c’est super, ça ! - Que se passe-t-il ? Tu veux que j’arrête ? - Non ! Surtout pas ! - Tu sens quoi ? Dis-moi quelque chose ! - Sibylle, je crois... je sais que c’est idiot, mais je crois que je vais... jouir ! - Bon ! Ok ! J’arrête tout ! - Non ! Sibylle ! Je t’interdis d’arrêter ! Tu entends ! Elodie porta une main sur son ventre tandis que l’autre caressait sa poitrine. Soudain, son corps s’arqua et elle émit un cri qui n’avait rien à voir avec un cri de douleur. Sibylle cliqua sur « OFF », mettant fin brutalement entre l’émetteur et la micro puce. Le corps d’Elodie retomba sur le lit et s’agita encore pendant près d’une minute. Sibylle se précipita dans la chambre. - Elodie ! Ça va ? Réponds-moi ! Elodie émergeait difficilement. Elle se caressait encore le ventre et les seins. - Je crois... que ça n’a jamais été aussi bien ! - Tu... Tu as eu un orgasme ? - Ho ! Oui ! Et quel orgasme ! Dommage que tu aies coupé si vite ! Tu vois qu’elle fonctionne, ta puce ! - Tu étais sensée te mettre en colère, n’oublie pas ! - Je trouve cette application bien plus intéressante ! Crois-moi ! - Tu me vois en train de justifier mes crédits avec cette application ? - Tu n’es pas forcé d’en parler... Mais tu peux continuer à la tester sur moi ! - Arrête de dire des bêtises ! Allez, repose-toi ! Je vais rentrer dormir un peu. Si tu as besoin de quoi que ce soit, sonne l’infirmière de garde. - Ok ! Bonne nuit ! Sibylle quitta la chambre en laissant la porte entrouverte, ramassa son passe magnétique sur son bureau, l’inséra dans le lecteur et quitta le labo. Elodie attendit quelques minutes et sans prendre la peine de se rhabiller, pénétra dans la labo. Elodie avait fait presque les mêmes études que Sibylle, sauf, qu’elle n’avait jamais travailler. Les programmes informatiques n’avaient pas de secret pour elle. Elle s’approcha lentement de l’ordinateur de commandes et s’installa dans le fauteuil. Sibylle devait être très perturbée par ce demi-échec car n’avait même pas verrouillé le programme. Elle fit rapidement le tour des commandes et nota soigneusement les paramètres, notamment ceux de l’intensité électrique. Elle sauvegarda ensuite l’ensemble du programme et l’envoya chez elle par email, le plus simplement du monde. Elle ramena tous les curseurs à zéro, le cala confortablement dans le fauteuil et cliqua sur « ON ». Très lentement elle sélectionna le curseur de la sonde 30, le même qu’avait utilisé Sibylle et à l’aide de la flèche vers le haut, le commença à incrémenter la valeur. Elle sentit un frisson d’aise au tiers de l’échelle et marqua une légère pose. Quelques chiffres, plus haut, elle vit distinctement les pointes de ses seins se dresser et durcir. Elle continua à appuyer régulièrement sur la flèche jusqu’à ce qu’un léger plaisir envahisse son bas ventre, le genre de sensation que l’on ressent de façon passagère lors de la montée de l’orgasme mais qui ne dure pas. Là, c’était permanent et très agréable. Elle insista encore un moment et la jouissance continua à enfler, envahissant le ventre en entier et remontant dans la poitrine. Elle fit une pause et se laissa aller dans le fauteuil pour savourer la volupté du moment. Elle se rendait compte qu’elle perdait une grande partie de ses facultés d’attention et de concentration. Elle n’avait plus envie de rien d’autre que de rester là à goutter ce fabuleux plaisir. Elle n’osait pas aller plus loin car elle doutait d’avoir la force et la concentration nécessaire pour atteindre le bouton « OFF ». Avec un incroyable effort de volonté, elle redescendit lentement le curseur jusqu’à zéro, frustrée. Fébrile, elle activa le module de programmation. Elle n’eut aucune difficulté avec le langage. Depuis prêt de 50 ans, il n’existait plus qu’un seul langage de programmation, imposé par Microsoft et elle le connaissait sur le bout des doigts. Elle programma une lente montée de l’intensité du courant électrique dans le capteur 30, avec un palier d’une demi-heure exactement là où elle s’était arrêtée il y a quelques minutes, puis, une montée plus rapide jusqu’à 75 % de la valeur de l’échelle. Elle maintint cette intensité pendant 5 minutes, et, au lieu de terminer brutalement le programme, elle construisit une rampe descendante de 75% à zéro en une heure. Elle ne connaissait pas la valeur ou son orgasme s’était déclenché avec Sibylle, mais elle n’avait pas osé aller jusqu’au maximum de l’échelle. Elle fit tourner rapidement la séquence à blanc, émetteur sur « OFF », et sautant les temporisations. Satisfaite, elle lança le programme réel et connecta l’émetteur. Elle se leva et alla s’étendre à même le sol, dans la chambre de test. Le carrelage blanc était tiède au touché. Elle s’adossa à la cloison de la même matière et attendit. Le premier frisson de volupté ne la surprit pas. Elle l’attendait. Sa poitrine atteint très vide une grande sensibilité. C’était à peine si elle pouvait y toucher, manquant à chaque fois de déclencher un orgasme. Elle passa la demi-heure de palier à gémir doucement, allongé sur le sol, se laissant aller complètement au plaisir et en savourant chaque seconde. Quand la progression reprit, ses gémissements se firent plus sonores. Elle resta un long moment au bord de l’orgasme, ce moment si particulier, presque plus fort que l’orgasme, juste avant l’explosion. C’est presque avec soulagement qu’elle accueillit l’orgasme, comme une délivrance. Mais cet orgasme n’était pas ordinaire ! Alors que l’orgasme est sensé être le point culminant du plaisir, la jouissance continuait de progresser dans des proportions notables ! Elle se mit à crier, plus à hurler. Elle sentait son cerveau se dissoudre dans un océan de jouissance. Elle perdit complètement la notion du temps. Elle ne contrôlait plus les mouvements de son corps et avait vaguement conscience de frapper le sol des mains et des pieds. Son ventre était devenu une boule de pure jouissance qui irradia dans tout son corps. Elle perçut la lente descente du plaisir dans un brouillard de contentement. Le plaisir était encore très présent dans son ventre quand elle put enfin ouvrir les yeux. La première chose qu’elle découvrit fut de belles griffures sur son ventre et ses seins. Quand elle essaya de bougé, elle déclencha un nouvel orgasme qui, bien que beaucoup moins violent, lui arracha quelques cris. Par précaution, elle attendit que le plaisir disparaisse totalement avec de faire une nouvelle tentative. Elle s’adossa à la cloison et resta plus d’une demi-heure à réfléchir. Cette découverte était extraordinaire, certes bien loin de l’application initiale, mais elle connaissait une foule de femme et même d’hommes, si le cortex cérébral réagissait de la même façon, qui aurait tué père et mère pour connaître ce qu’elle venait de vivre. Elle leva à regret et retourna à la console. Son ventre et ses seins la faisaient un peu souffrir et elle se promit de couper ses ongles le plus court possible. Elle consulta les enregistrements de la séquence. Elle venait dans doute possible de connaître le plus fort orgasme de l’histoire de l’humanité ! Elle ne résista pas à l’envie d’annoncer la nouvelle à Sibylle. La jeune femme, endormit ne comprit pas grand chose à son discours décousu mais promit d’arriver dans la demi-heure. Ce n’est en effet qu’en consultant les enregistrements que Sibylle comprit ce qu’il s’était vraiment passé. Elle explosa. - Tu es complètement folle ! Tu aurais pu te tuer ! - Mais je suis toujours là ! - Cette installation est faite pour donner de petites impulsions ! Pas pour maintenir le flux pendant des heures ! Tu as pensé aux conséquences possibles ? Aux lésions irréversibles que ça aurait pu entraîner... et que ça a peut-être déjà entraîné ! - Je ne sens parfaitement bien ! Je n’ai même jamais été aussi bien ! - C’est qu’il y a un bon dieu pour les inconscientes, alors ! Demain matin, tu passes un scanner ! - Pose tes valises ! Tu ne vois pas le déboucher de ce truc ! Tu offres à l’humanité tout ce qu’elle recherche depuis des siècles, des millénaires ! - Tu ne crois pas que tu y vas un peu fort, là ? - Pas du tout ! Je te jure ! Réfléchis, merde ! Je viens de transformer un demi-fiasco en réussite totale ! - De toute façon, c’est fini ! - Quoi ! - Après l’échec d’hier, le comité vient de me couper les vivres ! - Comment ont-ils su si vite ? - Mon premier assistant... je sais qu’il veut ma place depuis des années... - Tu ne vas pas baisser les bras ! - Qu’est ce que je peux faire d’autre ? - Je finance la suite du projet... s’il va dans cette nouvelle direction ! - Tu divagues ! Ce doit être un effet secondaire de te petite séance de cette nuit ! - Pourquoi ? Ce labo est le tien, non ! Laisse moi faire ! Tu sais que j’ai les moyens de te financer pendant des mois ! Merde ! Regarde ces courbes ! Ça ne te laisse pas rêveuse ? Sibylle ne répondit pas. L’idée d’Elodie n’était peut-être pas si folle que ça. Elle examina de nouveau les courbes avec attention. - Je te donne une réponse dans deux jours !

Un mois plus tard, le labo réouvrait ses portes. Il avait fallu dédommager les anciens investisseurs, et ça avait coûté très cher ! La fortune personnelle d’Elodie, enfin celle que lui avait laissée son mari en se tuant dans un accident de plongée, en avait pris un sacré coup. Enfin, maintenant, elles avaient les coudées franches. L’expérimentation avait reprit. Elodie avait tenu à rester le premier cobaye, 4 autres femmes avaient été équipées d’une sonde. Il y avait eu un moment de panique quand on s’était aperçu que seul Elodie ressentait du plaisir. Chez les autres, les stimulations ne donnaient aucun effet à par des maux de tête. Il avait fallu une bonne semaine pour s’apercevoir qu’en fait, la puce d’Elodie était défectueuse. Il avait fallu modifier les puces pour reproduire le défaut de câblage et ça avait marché ! La première expérience à grande échelle avait été menée avec les cinq filles. Le programme les avait maintenues 24 heures dans un demi-plaisir du style de celui qu’avait programmé Elodie la première fois. Deux mois plus tard ouvrait le premier centre de plaisir. Une immense propriété avec en son centre une antenne émettrice de 30 mètres de haut. Les clientes étaient équipées d’une micro-puce dans une annexe et dès qu’elles pénétraient dans le camp de l’émetteur, le plaisir envahissait peu à peu leur ventre. Même sans aucune publicité, le centre fut bientôt au ¾ plein, 24 heures sur 24. Certaines personnes s’indignèrent de l’ouverture du centre, principalement les anciens employeurs de Sibylle, mais comme Elodie avait racheté tous les brevets, ils furent rapidement déboutés. Même l’étique était sauve, puisque la constitution de 2010 reconnaissait aux gens le droit de disposer d’eux même à condition qu’ils ne mettent pas en péril la sécurité d’autrui. Les femmes signaient une décharge avant l’implantation de la micro-puce. Les sommes demandées aux participantes étaient modiques et bien rares étaient celles qui essayaient et qui ne revenait pas. On accusa ensuite le centre de ventre sa puce à perte... ce qui était vrai dans la première configuration de la puce, mais Sibylle avait lancé la fabrication d’une puce modifier d’après les circuits de la puce d’Elodie, et elle avait divisé les coûts par 100 ! Malgré sa sophistication, elle ne revenait guère plus cher que le processeur équipant une calculatrice de poche. La première expérience sur un homme fut tenter peu de temps après l’ouverture du centre. Le protocole se déroula de la même façon et les résultats furent identiques, à peu de chose près. Le seul imprévu fut la stimulation de la production de sperme. En effet, la stimulation de la zone du plaisir chez l’homme entraînait une production importante de sperme. Il était expulser de façon abondante lors de l’orgasme proprement dit, mais aussi de manière faible et presque continue lors de la phase de demi-plaisir. Elodie qui supervisa l’expérience, elle-même dans un état de demi-plaisir, ne trouva pas ce contact « humide » désagréable, bien au contraire. Les premiers hommes furent admis au centre deux semaines plus tard seulement. Curieusement, le centre attirait les hommes plutôt jeunes, les plus âgés se refusant à céder à ce qui selon leurs dires, avilissait la supériorité du male. Reste d’un système de pensées d’un autre age ! Naturellement, on dut mettre en place un système de contrôle strict de l’age des participants et des participantes. La limite d’age pour les femmes fut fixée à 15 ans et 3 mois, date légale du mariage au vingtième siècle et qui était devenu l’age de la majorité en 2025. On fixa l’age limite des hommes à 17 ans et 3 mois, considérant que les hommes sont généralement matures plus tardivement que les femmes. Néanmoins, il fallait surveiller de très près l’empreinte rétinienne des candidats. Tous les jours, on devait refouler plusieurs resquilleuses ou resquilleurs. Le centre fonctionnait depuis trois mois et on songeait déjà à en ouvrir deux autres quand les premiers cobayes, les pionniers du plaisir, comme se plaisait à les appeler Sibylle, ressentirent les premiers effets secondaires. Depuis 3 mois, Elodie et les 4 premières filles avaient passé plus de la moitié de leur temps sous l’influence de l’émetteur du centre. Ce passé commun avait créé des liens et elles étaient très souvent ensemble. C’est Elodie qui brusquement s’était mise à lécher les pieds nus d’une des filles tout en se caressant les seins pour provoquer l’orgasme. Elles avaient ensuite constater ensemble qu’elles en avaient très envie depuis plusieurs jours. Sans attendre, Elodie s’en ouvrit à Sibylle. - Depuis combien de temps ressens-tu cette envie ? - Depuis une dizaine de jour, environ, mais ce matin, j’ai craqué ! - Pourquoi as-tu attendu cette après midi pour venir me voir ? - Je ne voulais pas rater l’orgasme de midi ! En effet, tous les jours, à partir 11 heures 30, le semi-plaisir des participants se transformait lentement en violent orgasme. Pour rien au monde Elodie n’aurait raté ça ! Sibylle fit immédiatement passer une batterie d’examen à Elodie. Elle avait la mine sombre en annonçant les résultats. - Il va falloir tout arrêter ! - Comment ça ! - La puce provoque des interconnexions dans le cortex cérébral. Ta zone du plaisir s’étend bien au-delà de la normale. Dans quelques jours, tout le centre va se mettre à se lécher les pieds... Il faut arrêter avant ça ! - Tu es folle ! On voit que tu n’as jamais voulu y goûter ! Tu veux provoquer une émeute ? En plus, c’est dommage, tu as des pieds magnifiques... Heu ! Pardon ! - Tu vois une autre solution ? - Oui... Si on présente la chose comme une nouvelle découverte pour améliorer encore le bien-être des membres du centre... - On peut essayer... ça fera illusion un temps... peut-être le temps de trouver une solution... - Je veux et ça va marcher ! Je m’attaque à la programmation dès maintenant. - J’espère que tu sais où tu vas ! - Naturellement ! La puce a déployé 30 sondes et nous n’en utilisons qu’une, pour l’instant. Je suis certaine que nous pouvons faire beaucoup mieux ! Elodie travailla 8 jours sur la nouvelle programmation de la puce. Il fallait un résultat rapide car le PC de surveillance avait repéré plusieurs personnes se caressant les pieds. Elle n’avait pas travaillé seule, mais secondé par les quatre filles qui étaient également touchées. Les bases avaient été définies lors de la première réunion de travail. Elodie avait clairement posé le problème. - Vous savez toutes pourquoi vous êtes ici. La stimulation qui nous maintient dans un état de semi-plaisir provoque, dans le temps, une extension de la zone engendrant la jouissance. L’extension de cette zone entraîne, d’une façon que nous ne comprenons pas encore, le réveil de certaines pulsions incontrôlables. Les choses auraient été beaucoup plus complexes et auraient même pu mettre en péril le projet tout entier, si cela réveillait n’importe quelle pulsion, mais pour une raison « technique » sans doute évidente, elle ne révèle que le fétichisme, et encore, pas n’importe quel fétichisme, le fétichiste des pieds... - Des pieds... nus ! Intervint une des filles. - Oui, tu as parfaitement raison, des pieds nus. Heureusement que nous sommes en 2050 ! Il y a 50 ans, nous aurions été montrées du doigt ! Heureusement que les mœurs ont évolué et que le fétichisme est dans notre société quelque chose de tout à fait normal ! - Mais alors, où est le problème ? - Ben le problème, c’est notre crédibilité, enfin celle du centre. Ce fétichisme est un effet secondaire de la simulation du cortex que nous ne maîtrisons pas ! Si nous avons cela, nous adversaire ne se priveront pas de nous épingler et ce sera probablement la fin du projet... Personnellement, je ne me vois pas reprendre une vie normale et dire adieu à la jouissance permanente... Et vous ? Ce n’est pas pour rien que j’ai tenu à ce que nos réunions se passent au centre, dans la zone de l’émetteur ! Les mouvements de tête furent unanimes. - Alors, la seule solution et de prendre le développement du fétichisme de vitesse et de l’intégrer dans une programmation que nous contrôlerons, enfin que nous aurons l’air de contrôler... Aurélie, une petite brune à la peau très matte prit la parole. - Si je comprends bien, il faut que nous programmions ce qui est en train de nous arriver... En l’amplifiant pour le rendre plus crédible, presque caricatural... - Je vois que la jouissance n’affecte pas tes facultés intellectuelles ! C’est tout à fait ça ! Et il faut le faire vite avant que les gens s’aperçoivent que nous ne contrôlons rien ! - C’est que nous n’y connaissons rien en informatique ! S’exclama Aurélie. - Pour être franche, j’ai besoin de vos idées... et de vous pour les essais... Si vous êtes d’accord, naturellement. - Pour moi, pas de problème, s’écria Aurélie, bientôt imité par les trois autres filles. Il n’y aurait que moi, je pousserais l’intensité du plaisir au maxi en permanence ! - Et tu mourrais en quelques heures, peut-être moi, le cerveau complètement cuit... - Je sais bien... et c’est bien dommage ! Mais comme le cerveau a l’air de s’adapter, à sa façon, ce sera peut-être possible un jour... - Le raisonnement n’est pas idiot et c’est une idée que je n’écarte pas, en effet... Mais en attendant, nous avons du pain sur la planche. Ce que je vous propose, dans un premier temps, c’est de dresser un tableau de votre vison du fétichisme des pieds nus... Toutes restèrent silencieuses pendant de longues minutes, plongées dans leurs pensées. Charlotte, une ravissante et grande rousse se lança. - Finalement, nous recherchons l’orgasme en léchant les pieds nus, n’est ce pas ? ça nous excite davantage et l’orgasme vient plus rapidement... - Oui... et alors ? Demanda Elodie. - Ben, nous sommes obligées quand même de caresser nos seins ou même de nous masturber pour atteindre l’orgasme. Alors, si on pouvait faire en sorte que le contact de la langue sur un pied nu déclenche instantanément l’orgasme... C’est possible ça ? - Je ne sais pas, mais à priori, c’est une piste très intéressante ! Nous commencerons à développer dans cette direction... Autre chose ? - Oui ! Déclara Aurèlie. Si l’on veut que tout le monde croie que ce fétichisme est uniquement le résultat de la programmation de la puce, il faut que tout le monde le fasse ! Hors, les nouveaux arrivants n’auront jamais l’idée d’aller lécher les pieds de quelqu’un ou les leurs. L’aurions-nous fait, nous même, il y a quelques jours ? - Tu as raison... Et que proposes-tu ? - Si on peut forcer les gens à le faire, un ou plusieurs fois par jour, dès qu’ils sont sous l’influence de l’émetteur... - C’est noté ! Je vois que l’on progresse à grands pas ! - Je voudrais ajouter quelque chose, dit timidement Emma. Ça n’a peut-être aucun rapport avec les pieds... ou juste un peu... Mais, bon ! Personnellement, j’adore être nue... et il faut reconnaître que c’est plus agréable pour jouir, mais ce n’est pas le cas de tout le monde... Dans le centre, 80% des gens sont nus, mais il y en a qui n’arrivent pas à être vraiment à l’aise quand ils sont nus et traînent toujours avec un short ou une jupe, voir des chaussures ! Pas de soutien-gorges, naturellement, car les seins son trop sensibles pour supporter quoi que ce soit... - Il n’y a qu’à interdire les vêtements au centre ! ça ne relève pas de la programmation... - D’accord, mais ça ne changera pas le ressenti des gens qui éprouve un excès de pudeur. S’ils étaient obligés d’être entièrement nus, ce serait différent, je pense... - Tu n’as peut-être pas tort, finalement. J’avoue que cet aspect ne m’avait pas du tout marqué car je n’ai aucun problème de ce côté ! Alors, maintenant, au travail. Après quelques tâtonnements et expériences infructueuses, les résultats commencèrent à être encourageant. Elodie, secondée par Sibylle, réussit à isoler les informations relayées au cerveau par le contact de la langue sur la peau d’un pied nu. Il se trouvait que, quel que soit le pied, l’information était suffisamment caractéristique pour être fiable. Il avait ensuite suffit de créer la connexion logiciel pour relier cette information au déclenchement de l’orgasme. Ce qu’elle n’avait pas prévu, mais qu’Aurélie, qui avait testé la première, adorait, c’était que tant que le contact était vrai, l’orgasme se maintenait. Aurélie était restée plus de 10 minutes à lécher le pied nu d’Elodie avant de ne plus contrôler ses mouvements pour maintenir le contact. Ça avait tellement exité Elodie, qu’elle avait été obligée de lécher ses pieds nus immédiatement après, et là, le programme n’y était pour rien ! Alors, elle élabora un autre sous programme qui relaxait ne plus les informations de la langue qui léchait un pied, mais celles d’un pied sur lequel on posait une langue. Ainsi, deux jours après, quand Aurélie lui lécha les pieds, elle-aussi bascula dans le plaisir. Le deuxième point se trouva plus facile à réaliser. Il ne demanda que 24 heures de travail et 5 essais. Pour obliger les gens à lécher un pied nu, il suffisait d’envoyer une décharge électrique faible dans la zone contiguë à la zone du plaisir, celle ou était implantée la sonde 30. Le problème, c’était que tout le monde lécherait ses pieds ou les pieds de quelqu’un d’autre en même temps. Sibylle contourna l’obstacle en se servant du numéro d’identification unique de la puce. Chaque puce enverrait une impulsion électrique de façon aléatoire. Une périodicité standard de 6 impulsions par 24 heures fut établie pour toutes les puces. Elles restaient toutefois modifiables individuellement dans une fourchette de 1 à 12 fois. Aurélie souleva une question intéressante. Que se passerait-il si la personne était déjà fétichiste des pieds nus ? Elodie repoussa provisoirement la question mais demanda de l’on effectue un sondage parmi les membres du centre pour connaître ces personnes. Cela pouvait effectivement poser un problème. C’est sur la nudité qu’elles travaillèrent le plus longtemps. C’est naturellement Emma qui servit de cobaye. Le problème était complexe. Elles durent essayer les autres sondes et estimer les résultats. Certaines sondes ne provoquaient aucune réaction tandis que d’autres provoquaient des réactions non désirées. Ainsi, Emma se trouva privée de mémoire pendant plusieurs heures après un essai. Elle ne se rappelait même plus de son nom et il ne lui restait que quelques mots de vocabulaire. Heureusement, elle avait retrouvé toutes ses facultés. Après cet essai malheureux, Sibylle décida de laisser tomber cet aspect du problème, mais Emma insista tellement qu’elle finit par se laisser fléchir. Apres une abominable migraine, des douleurs articulaires, des convulsions, elles finirent par trouver la bonne combinaison, presque trop bonne. En effet, lorsque l’option était activée, Emma ne supportait aucun tissu, quel qu’il soit, dans un périmètre de plusieurs mettre autour d’elle. Cela provoquait également un sentiment de liberté totale, très agréable, aux dires d’Emma. Il se pouvait, qu’aimant naturellement la nudité, elle soit plus sensible que les autres. La veille de la mise en service du nouveau programme, elles firent une annonce officielle au centre. Elles présentèrent la chose comme notable amélioration du service, sans coût supplémentaire. Cette modification entraînait la suppression de l’orgasme de midi, mais chaque membre pourrait avoir autant d’orgasme qu’il souhaiterait en léchant ses pieds, ceux d’un autre membre ou en se faisant lécher les pieds. C’est la nudité qui fut la plus mal accueilli, mais seulement pour quelques personnes. Ceux naturellement qui préféraient garder quelques pièce de vêtements. Dans la nuit, le personnel du centre fouilla entièrement le centre pour éliminer tout le tissu qui pouvait s’y trouver. La mise en service était prévue pour 6 heures du matin. Il était temps ! Grand temps ! Vers minuit, une des caméras de surveillance avait surpris une jeune fille en train de lécher ses pieds en se masturbant. C’était la fille d’un industriel et elle totalisait un nombre impressionnant d’heure de présence au centre. A six heures 10, presque tous les écrans de surveillance montraient des gens en train de se lécher les pieds ou de lécher leurs propres pieds nus. Le centre était sauvé. Les modifications furent si bien accueillies que ça provoqua un afflux de visiteurs. Ce n’est que vers midi que l’on s’aperçut que certaines personnes léchaient leurs pieds beaucoup plus que les autres. Sibylle consulta les fiches de renseignements et toutes, sans exception faisaient état d’un fétichisme naturel des pieds. Malgré les contraintes lourdes que leur imposaient le nouveau programme, ils ne s’en plaignaient pas, au contraire. Ils représentaient quand même près de 10% des membres ! Le lendemain, le centre d’accueil du centre fut submergé de félicitations par les arrivants. « Ce nouveau programme était formidable ! ». Ils ne tarissaient pas d’éloges ! Dès que Sibylle examina les rapports, elle s’enferma dans son bureau pour refaire un certain nombre de calcul... Elle en ressortit deux heures plus tard avec une confirmation. Oui, la puce utilisait le faible courrant électrique circulant entre les neurones pour maintenir la connexion entre les informations « langue vers pieds=plaisir. » En bref, les gens continuaient à avoir un orgasme en se léchant les pieds, même en dehors de la stimulation de l’émetteur. Trois autres centres ouvrirent dans les trois mois suivants. Un par mois. Puis, un par semaine dans les six mois qui suivirent. On installa même des émetteurs au cœur de certains quartiers résidentiels. Les gens pouvaient profiter chez eux des bienfaits de la puce, 24 heures sur 24. En moins d’un an, 51% du territoire était couvert par, ce que tout le monde appelait maintenant les ondes du plaisir. Six mois après son lancement, le programme subit une nouvelle mise à jour. Elodie ajouta le traitement du contact d’un pied nu sur le ventre ou les seins d’une personne comme pour la langue. Les seules différences était que seule la personne qui avait le pied sur le ventre avait un orgasme et que cet orgasme était 5% plus intense. Elle ajouta également 6 orgasmes aléatoires par 24 heures. Comme pour l’obligation de se lécher les pieds, on pouvait moduler de 1 à 10 orgasmes par jour. La modification la plus importante était bien sûr l’augmentation de 15% (20% s’il était du à la présence s’un pied nu sur le ventre) de l’intensité des orgasmes. Elodie n’avait pas oublié la réflexion d’Emma lors de leur première réunion de travail. En effet, le cerveau s’adaptait et il pouvait supporter des charges plus importantes. C’est au début de la deuxième année de fonctionnement que les premières rumeurs commencèrent à courir. Sibylle, Elodie et toute l’équipe savait que ce n’était pas des rumeurs, mais des faits. Les gens devenaient peu à peu incapables de s’habiller, même en dehors de l’influence d’un émetteur. Cela ne surprenait pas Elodie qui était nue, définitivement depuis plusieurs semaines. La confirmation officielle de la rumeur ne fit pas tant de vagues que ça... Il est vrai que comme plus de 50% de la population utilisait le système... Une modification supplémentaire fut apportée au programme six mois après l’annonce de la nudité. C’est à la demande de plusieurs associations d’utilisateurs que cette modification fut faite. Les puces devaient apprendre à communiquer entre elle ! Ho ! Pas un vrai langage, bien entendu ! Non, mais quand une puce communiquait avec une autre puce, dans un rayon de 3 mètres, et que cette autre puce était en mode « orgasme », elle devait automatiquement permuter son propre mode sur « orgasme. » Ça voulait dire que si vous approchiez à moins de 3 mètres d’une personne en train de jouir, ça déclenchait immédiatement votre propre orgasme. Elodie en profita pour augmenter encore l’intensité de l’orgasme de 85% ! C’était doubler l’intensité d’un orgasme naturel ! L’intensité du semi-plaisir permanent fut également augmenté de 10%. Pour ce point, c’était une limite. Après cette limite, les gens auraient été constamment au bord de l’orgasme, dangereusement près du point de non-retour et incapable du moindre mouvement sans déclencher l’orgasme.

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